(Agence Ecofin) – Les charges d’exploitation d’United Bank for Africa dans ses 11 pays d’Afrique francophone ont atteint, en 2016, un volume global de 32,9 milliards de nairas (environ 105 millions $). Cette situation a ainsi atténué, la rentabilité nette de cette zone d’opération du groupe nigérian, en comparaison à l’Afrique anglophone hors Nigéria, où les charges n’ont été que l’équivalent de 15,38 milliards de nairas (49 millions $).
Pourtant le groupe a été bien plus dynamique dans ses filiales francophones, avec un encours de prêts accordés à la clientèle de 307,8 milliards de nairas, contre seulement 155,8 milliards de nairas pour les filiales des pays anglophones. Dans le même sens on note un investissement de 305 milliards de nairas sur les titres (majoritairement publics) dans les pays francophones, contre seulement 99,8 milliards de nairas pour les pays anglophones du groupe bancaire basé à Lagos.
Le Cameroun est le pays francophone où le groupe a le plus prêté à la clientèle, soit un total de 57,4 milliards de nairas. De sources proches d’UBA, ce montant est surtout le fait des engagements pris pour l’accompagnement du gouvernement local dans divers projets d’infrastructures. Le Ghana demeure la filiale africaine où UBA a accordé plus de crédits aux clients en 2016 avec un volume total de 133,8 milliards de nairas de facilités données.
Mais à 109,23 milliards de nairas, le Burkina-Faso est le pays où UBA a le plus fait des placements sur les titres d’investissement, juste devant le Ghana (81,8 milliards de nairas) et un autre pays francophone, le Benin, avec 67,8 milliards de nairas. Dans ces conditions, et malgré le dynamisme qui y a été relevé, le bénéfice net cumulé obtenu des pays francophones par UBA a été de 13,6 milliards de nairas, contre seulement 13,1 milliards de nairas pour les pays anglophones avec le Mozambique.
Plus globalement, le produit d’exploitation bancaire cumulé de ses filiales africaines a représenté, en nairas, 35% des performances du groupe UBA, dont 20% pour ses pays francophones. Le bénéfice net cumulé des pays hors Nigéria, a représenté 37% des bénéfices consolidés de cette entreprise, dont 19% de contribution pour les pays francophones.
Malgré cette solide contribution des pays francophone, l’année 2017 en cours sera pleine de challenges. Les pays de cette zone (hors République Démocratique du Congo) entrent progressivement dans une crise de liquidités, en raison de la baisse de leurs réserves de change. Une situation qui a un impact sur les coûts financiers pour les acteurs économiques qui y opèrent. En zone CEMAC, la banque centrale a déjà relevé son principal taux directeur, ce qui pousse certains analystes à penser que le crédit à l’économie devrait encore se contracter. La situation dans la zone UEMOA est un peu différente, mais tout de même préoccupante.
Idriss Linge
source : http://www.agenceecofin.com/banque/1404-46620-des-charges-d-exploitation-plus-importantes-attenuent-le-dynamisme-du-groupe-uba-sur-ses-marches-d-afrique-francophone