La Chine a accepté d’effacer 40 millions de dollars de dette du pays, selon Harare. Le pays toujours présidé par Mugabe veut accroître l’utilisation du yuan
Une nouvelle devise étrangère dans un pays qui a abandonné la sienne. Le Zimbabwe a fait savoir qu’il comptait promouvoir l’utilisation du yuan dans les échanges quotidiens sur son territoire, alors que le dollar national est mort en 2009, à la suite d’un épisode d’hyperinflation historique (on parlait de plusieurs millions de pour cent !)
Depuis cette date, le pays, présidé par Robert Mugabe depuis 1987, utilise différentes monnaies, le dollar américain essentiellement, mais aussi le rand sud-africain. Si le yuan figure dans le panier de monnaies officiellement autorisées, dans les faits personne ne paie dans cette devise.
Le fait que Pékin ait accepté d’effacer 40 millions de dollars de dette due par Harare, selon le ministère des Finances zimbabwéen, a servi de déclencheur. Le pays espère sortir de l’isolement international dont il est victime du fait de ses violations des droits de l’homme et de l’extorsion des terres aux fermiers blancs au début des années 2000.
Une portée politique
Alors que la Chine est déjà son premier partenaire commercial, le Zimbabwe, en grande difficulté, veut renforcer ces liens. Le geste a donc avant tout une portée politique, même si le ministre des Finances a expliqué qu’il espérait par exemple attirer des touristes chinois grâce à l’utilisation du yuan. Le Zimbabwe compte énormément sur le géant d’Asie. Le président Xi Jinping a d’ailleurs effectué une visite officielle dans le pays au début du mois