(Agence Ecofin) – Le président zimbabwéen Robert Mugabe a nommé, le 11 septembre, son neveu Patrick Zhuwao (photo) à la tête du très sensible ministère de l’Indigénisation.
Mises en place par le président Mugabe en vue de corriger les inégalités héritées de l’époque coloniale, les lois d’indigénisation obligent les entreprises étrangères à céder une participation majoritaire dans leurs filiales à des partenaires locaux. Elles sont cependant considérées comme étant un obstacle majeur aux investissements étrangers dans ce pays riche en ressources naturelles.
Patrick Zhuwao a été désigné ministre de la Jeunesse et de l’Indigénisation lors d’un remaniement marqué par la nomination de quatre nouveaux ministres et 10 ministres adjoints. M. Mugabe avait déjà remanié son cabinet en juillet. Le président zimbabwéen avait alors congédié les alliés de son ancienne vice-présidente, Joice Mujuru, limogée en décembre car soupçonnée de comploter contre le régime.
M. Zhuwao n’est pas vu comme un possible successeur de Mugabe, le vice-président Emmerson Mnangagwa, qui a remplacé Joice Mujuru, faisant figure de favori.
Le gouvernement zimbabwéen a annoncé, le 30 août, qu’il allait assouplir les lois d’indigénisation dans l’espoir d’attirer les investisseurs étrangers, indiquant que ces législations ne seront désormais appliquées rigoureusement que dans le secteur minier, qui génère environ 50% des recettes d’exportation du pays et contribue à hauteur de 17% au PIB.
Les investisseurs étrangers dans d’autres secteurs seront en mesure de négocier avec le gouvernement la proportion de capital de leurs filiales qu’ils pourraient céder à la population locale.
L’économie zimbabwéenne peine à se relever d’une grave crise consécutive à une réforme agraire marquée par l’expropriation des fermiers blancs et à l’adoption des lois d’indigénisation. Ce pays d’Afrique australe souffre en effet depuis plusieurs années d’une hyper-inflation qui se chiffe en millions de pourcents et de pénuries alimentaires généralisées.