(Agence Ecofin) – Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une unité d’élite qui était l’un des piliers du régime du président burkinabè déchu Blaise Compaoré, a arrêté, le 16 septembre, le président de transition, Michel Kafando, le chef du gouvernement et les ministres, rapporte l’agence Reuters, citant des sources militaires.
Les membres de cette unité ont fait irruption lors du conseil des ministres à Ouagadougou.«L’ensemble du gouvernement, dont le Premier ministre, et le président, sont prisonniers d’un groupe de soldats de la garde présidentielle. Pour le moment», a déclaré une source militaire à Reuters, indiquant que les membres de la RSP n’avaient pas immédiatement dévoilé leurs exigences.
Des journalistes de la télévision publique, qui étaient venus filmer la réunion, ont confirmé que l’information, sans apporter plus de précision.
La Commission de réconciliation et des réformes avait proposé le 14 septembre le démantèlement du RSP et le redéploiement de ses membres dans le cadre d’une réforme plus large de l’armée.
Dans un rapport remis au Premier ministre Yacouba Isaac Zida, lui-même un ancien commandant du RSP, la Commission de réconciliation et des réformes décrit le régiment de 1200 hommes comme «une armée au sein de l’armée».
Les ingérences du RSP dans la vie politique après l’éviction de Blaise Compaoré par un soulèvement populaire en octobre 2014 après 27 ans de règne ont provoqué des manifestations de rue et incité les autorités de transition à appeler à un réexamen du rôle de la garde présidentielle. Le RSP a notamment tenté de forcer le Premier ministre de démissionner parce que celui-ci avait le projet d’en réduire les effectifs.
Des élections présidentielle et législatives sont prévues le 11 octobre au Burkina Faso.