(Agence Ecofin) – En dépit des incertitudes nées des décisions politiques et même économiques de Jacob Zuma, le président sud-africain, le Fonds Monétaire International (FMI) a relevé les prévisions de croissance économique de l’Afrique du Sud pour 2017. Selon l’institution financière, l’économie qui devrait progresser de 1% cette année, sera essentiellement portée par la reprise dans les secteurs agricole et minier.
Cette nouvelle prédiction de l’institution de Brettons Wood est en deçà des estimations du Trésor sud-africain qui table sur une performance de 1,3%, en progression par rapport à l’année dernière de 1%. « Nous avons révisé à la hausse le taux de croissance cette année à 1%, principalement en raison de deux facteurs. Le premier est lié à la reprise de la production agricole. La production, cette année, sera extrêmement bonne, surtout pour le maïs », a déclaré à Reuters dans une interview, le représentant résident du fonds en Afrique du Sud, Montfort Mlachila (photo), après la visite annuelle du FMI en Afrique du Sud. «En même temps, nous nous attendons à un léger redressement de la production minière, illustrant principalement l’amélioration des prix des commodités, en particulier le minerai de fer et le charbon.», a-t-il ajouté.
Selon le Comité gouvernemental des prévisions des productions agricoles, le mois dernier, l’Afrique du Sud projette de récolter 14,54 millions de tonnes de maïs en 2017, en hausse de 87% par rapport à la production de l’année dernière qui a été anéantie par la sécheresse, rapporte Reuters.
Cependant, l’incertitude politique qui plane sur le pays a un effet dévastateur sur les agents économiques notamment sur leur confiance, a souligné Mlachila. La dégradation de la note de la dette souveraine par Fitch Ratings et Standard & Poor’s, au lendemain du débarquement du très respecté ministre des Finances, Pravin Gordhan, continue de nourrir la crainte des investisseurs, malgré les nombreuses opérations de charme du nouveau patron des finances, Malusi Gigaba. Celui-ci, à son entrée en fonction, a cherché à réduire les réticences des investisseurs à l’égard de l’économie sud-africaine suite aux changements politiques et a déclaré que son gouvernement s’est engagé à maintenir son objectif d’assainissement budgétaire, mis en place par son successeur.
Bien que le nouveau patron ait affiché son engagement à assainir les dépenses publiques et à rendre l’économie de la nation arc-en-ciel plus attractive pour les investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers, le FMI demeure préoccupé par le niveau élevé des passifs des entreprises publiques et leur efficacité globale. De plus, l’objectif du président de redistribuer la richesse nationale aux populations les plus démunies, en majorité noires, continue de soulever des remous dans le pays.
Toutefois, l’institution reste optimiste. « Nous pensons que c’est un pas dans la bonne direction, mais évidemment, nous suivrons la mise en œuvre du budget dans les mois à venir. Actuellement, compte tenu du bon bilan de l’Afrique du Sud en matière de respect des plafonds budgétaires, nous n’avons aucune raison de douter qu’ils respectent leur budget tel qu’approuvé par le Parlement.», a déclaré Montfort Mlachila.
Fiacre E. Kakpo
source : http://www.agenceecofin.com/economie/1905-47478-afrique-du-sud-le-fmi-revoit-a-la-hausse-les-previsions-de-croissance-a-1-pour-2017