- Sur les 26 provinces que compte la République démocratique du Congo (RDC), cinq seulement bénéficient de 96% des crédits bancaires octroyés par les banques commerciales. Il s’agit notamment de Kinshasa, Haut-Katanga, Lualaba, Nord-Kivu et du Kongo Central.
C’est l’une des statistiques fournies par le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo, dans une intervention au Breakfast connexion organisé le samedi 18 septembre à Kinshasa par Top Congo FM et ses partenaires.
Breakfast connexion étant un rendez-vous économique mensuel de l’investissement, qui a réuni autour de la table les représentants de la présidence de la République, ceux du Gouvernement, les quelques délégués institutionels, les régulateurs et les entrepreneurs ainsi que les banques.
“Nous avons quand-même une évolution positive. Le bilan est à 9 milliards. Le taux de bancarisation est à 6%, le taux des crédits aussi à quelques 6% alors que la moyenne subsaharienne est de 45%, l’Afrique du Sud est au-delà de 100%“, a affirmé le Gouverneur de la Banque centrale du Congo.
Ceci n’a pas empêché au dirigeant de l’institut d’émission de déplorer le fait que “les crédits qui ne sont pas remboursés sont autour de 19% alors que le seuil tolérable est de 5%“.
Taux de l’emploi, 42%
En RDC, a révélé Deogratias Mutombo, on ne dénombre que 17 banques, 80 coopératives d’épargne et 21 institutions financières. “Les banques prêtent sur base des dépôts qu’elles collectent. Mais, elles peuvent prêter aussi plus que le dépôt“, a-t-il fait observer.
Selon Deo Gratias Mutombo, le coût d’acquisition est le premier facteur qui rentre en ligne de compte. Le taux de l’emploi est à 42% en RDC. 42% seulement sont consacrés aux crédits à cause de la dédolarisation.
“Quand je prête de l’argent, c’est le taux débiteur, c’est le prix de vente”, a-t-il imagé.
Le deuxième facteur dans l’octroi de crédits, soutient le Gouverneur de la BCC, c’est la prime des risques qui est liée à la perte du pouvoir d’achat.
“Actuellement, la confiance est partie. L’Etat émet pour collecter 100 milliards, les banques donnent 10 milliards. Aujourd’hui les banques ne prêtent plus à l’État“, a-t-il fait remarquer.
Et d’ajouter : “nous réglementons le secteur bancaire. Il y a une faiblesse d’inclusion financière parce que les banques sont concentrées en villes”.
Signalons par ailleurs que la rencontre d’échanges d’affaires organisée ce samedi 18 septembre a connu notamment le concours de zoom média, représenté pour la circonstance par son Directeur général, Éric Tshikuma.
Olivier KAMO