Huit Mulongo, un ancien collaborateur de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle en République démocratique du Congo, a été condamné mardi à trois ans de prison et au paiement de 250.000 francs congolais (environ 250 dollars) des frais d’instance par la cour militaire des provinces issues du démembrement du Katanga (sud-est de la République démocratique du Congo) qui siégeait à Lubumbashi en audience publique.
Huit Mulongo a été condamné à trois ans de prison ferme à l’issue de deux mois de procès pour « détention illégale d’arme« , a déclaré le président de cette Cour, le major Ghislain Kabeya.
Cette condamnation est conforme à la réquisition du ministère public, qui avait demandé une peine de trois ans de servitude pénale.
M. Mulongo a été arrêté le 26 avril à Lubumbashi, deuxième ville de la RDC, après une perquisition de son domicile par des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR) qui y ont saisi un « revolver« , a expliqué son avocat Me Désiré Kasukula.
Justice instrumentalisée
« C’est un verdict de la honte« , a-t-il déclaré, soutenant que M. Mulongo « avait l’autorisation de port d’arme depuis 1996« .
L’avocat a lié ces poursuites à l’appartenance politique de M. Mulongo qui a été directeur de cabinet de M. Katumbi, de 2007 à septembre 2015, avant que les deux hommes ne claquent la porte de la majorité présidentielle. Il a déjà annoncé son intention de faire appel de cette décision.
Candidat déclaré à la présidentielle censée avoir lieu cette année, M. Katumbi a été a condamné en juin à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière. Depuis, il séjourne à l’étranger, avec l’accord du parquet, mais les autorités ont promis de l’arrêter dès son retour au pays.
Sur Twitter, M. Katumbi a jugé « inacceptable » la condamnation de Huit Mulongo, dénonçant une « justice instrumentalisée« .
Le climat politique est tendu en RDC où l’opposition soupçonne le président congolais Joseph Kabila de manoeuvrer pour reporter la présidentielle et ainsi rester en fonction, malgré l’interdiction constitutionnelle.
Le 20 août, la commission électorale avait annoncé que le scrutin ne pouvait pas avoir lieu avant la fin de l’année.
source : http://www.rtbf.be/info/monde/detail_rdc-un-proche-de-l-opposant-katumbi-condamne-a-trois-ans-de-prison?id=9392078