La compagnie aérienne belge Brussels Airlines a annoncé vendredi la liquidation de sa filiale congolaise Korongo Airlines et des discussions avec le gouvernement de Kinshasa pour aider au « démarrage » de Congo Airways, la nouvelle compagnie publique de la République démocratique du Congo.
« L’assemblée générale extraordinaire des actionnaires de Korongo Airlines (a pris jeudi la décision) de cesser les opérations de vol de Korongo et d’entamer les actions qui mèneront à la liquidation de la société », écrit Brussels Airlines dans un communiqué.
Korongo avait été lancée en 2012 par Brussels Airlines et l’homme d’affaires belge George Forrest – dont le groupe est le premier employeur privé en RDC.
La compagnie, qui n’exploitait qu’un seul avion (Boeing 737-300) entre Kinshasa, Mbuji-Mayi (centre du Congo) Lubumbashi (capitale de la riche province minière du Katanga, dans le sud-est de la RDC) et Johannesbourg, « n’a malheureusement pas pu atteindre un seuil de rentabilité suffisant » écrit Brussels Airlines, soulignant que « les conditions opérationnelles dans la région restent extrêmement difficiles ».
Rappelant que le Congo reste un de ses « marchés long-courriers les plus importants », la compagnie belge annonce qu’elle « reste ouverte à mettre son expérience au service du gouvernement congolais pour le démarrage de Congo Airways et à continuer les discussions qui ont débuté avant l’été », sans en dire davantage.
Brussels Airlines est membre du regroupement Star Alliance forgé autour de la Lufthansa allemande, concurrent de l’alliance SkyTeam à laquelle appartient la compagnie Air France, engagée auprès de Congo Airways par un contrat d’assistance technique.
Projet porté par le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo, le lancement de Congo Airways était initialement prévu pour la fin juin.
La compagnie, qui avait annoncé en juin avoir acheté deux Airbus A320 d’occasion au transporteur italien Alitalia, n’a réceptionné qu’un seul des deux appareils. La RDC a annoncé fin août qu’elle souhaitait parvenir à un règlement à l’amiable pour récupérer le second, saisi en Irlande à la demande d’un créancier américain de l’État congolais.
Immense pays au cœur de l’Afrique – continent où les grands groupes aériens cherchent à renforcer leurs positions en vue d’une explosion espérée du trafic – la RDC est actuellement dépourvue de compagnie aérienne nationale.
Le développement de la nouvelle compagnie aérienne doit s’accompagner d’une remise à niveau des infrastructures de transport aérien dans ce pays parmi les moins développés au monde mais qui connaît depuis 2010 une croissance économique supérieure à 7% chaque année