Le gouverneur de la Banque Centrale du Congo a procédé au lancement hier jeudi 18 juin 2015, des travaux d’élaboration du Programme national d’éducation financière. C’était au cours de la première réunion du Comité de pilotage de ce programme COPIL/PNEF au Congo Fleuve Hotel. L’occasion était donnée à ce comité de pilotage d’adopter la feuille de route concernant les groupes cibles, les domaines identifiés et le chronogramme des activités à mener jusqu’à la fin du mois de décembre. Le gouverneur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo a indiqué que ce nouveau programme vise à améliorer la connaissance et les compétences financières de la population. Pour la réussite de cette réforme, la sensibilisation est incontournable. Ce PNEF de la BCC connait un appui technique de la coopération technique allemande, GIZ.
Le gouverneur de la BCC qui présentait le programme national d’éducation financière, a indiqué qu’il est un processus par lequel tous les acteurs impliqués dans le développement du secteur financier se mobilisent en vue d’apporter aux bénéficiaires actuels des services financiers des compétences nécessaires pour leur permettre de gérer leurs finances personnels avec comme objectif d’améliorer leurs capacités. Déogratias Mutombo a indiqué que l’objectif principal de ce programme est d’améliorer la compréhension de la population, des services et produits financiers tout en renforçant sa confiance dans le secteur financier. Ce programme permettra d’influer sur les comportements de la population pour la prise des décisions financières responsables et appropriées.
LE PNEF PERMET AUX CONSOMMATEURS D’OPTIMISER LA GESTION DES RESSOURCES
Le PNEF comporte des avantages pour plusieurs acteurs. Pour les consommateurs, a fait savoir l’autorité monétaire, ce programme leur permet notamment de faire des choix raisonnés en toute connaissance de cause, d’améliorer les capacités de négociation avec les institutions financières et optimiser la gestion des ressources et anticiper financièrement les situations imprévues et être plus sensible aux risques et opportunités des produits financiers.
Au gouvernement, le PNEF va lutter contre la pauvreté par la distribution des produits et services financiers indispensables pour financer les activités génératrices de revenu, contribuer à la croissance économique et créer des emplois par l’utilisation rationnelle des crédits, a indiqué le président du COPIL/PNEF. Pour la BCC, le PNEF va améliorer la culture financière dans le pays et aussi la stabilité du système financier, a-t-il mentionné. Avec le PNEF, les institutions financières vont renforcer la confiance de la population dans le système financier formel, mobiliser l’épargne intérieure et améliorer la rentabilité.
Par ailleurs, Déogratias Mutombo a soutenu que l’élaboration de ce programme va entre autres fédérer tous les efforts et initiatives en cours, fournir une orientation, un élan et une dynamique, définir les cibles prioritaires et des messages clés ainsi que réduire le risque de duplication à travers une meilleure coordination. Le gouverneur de la BCC a également indiqué que ce programme à lui seul ne pourra contribuer à améliorer l’inclusion financière en RDC, étant un pilier de la stratégie nationale de l’inclusion financière.
PRINCIPES DIRECTEURS POUR LA REUSSITE DU PNEF
L’expert de la GIZ M. Florian est convaincu que pour réussir le PNEF il faut travailler en partenariat, utiliser une large gamme de méthodes et de canaux, prioriser les actions et encourager les changements durables. En outre pour une bonne sensibilisation, il faut avoir des groupes cibles qui sont des groupes prioritaires. Ces groupes cibles sont les écoliers, les jeunes, les femmes, les personnes vivant en milieu rural, les travailleurs et les entrepreneurs. Cet expert préconise des messages clés qui doivent être simples, courts et clairs afin d’inciter les cibles à agir et à modifier leur comportement. Aussi, ces messages doivent être accompagnés d’illustrations graphiques, traduits et testés en 5 langues nationales.
Ainsi, les domaines identifiés pour les messages clés sont le crédit, l’Epargne, la gestion budgétaire et les négociations financières. Le comité de pilotage est présidé par le gouverneur de la BCC. IL est composé de 6 ministères dont l’ESU, l’EPT, l’EPS/INC, le GFE, les présidents des associations professionnelles, la FEC, le FPI, le représentant des établissements de monnaie électronique, des sociétés financières et les représentants de consommateurs. Tous ont pris part à cette cérémonie.
Mathy MUSAU