(Agence Ecofin) – Les banques kényanes poursuivent sérieusement leur offensive concurrentielle sur le marché des opérations financières via le mobile. Selon l’association qui les regroupe, 23 banques ont déjà rejoint la plateforme Pesalink qui a été lancée au cours du mois de février, avec pour objectif d’éliminer progressivement l’intermédiation des opérateurs de télécommunication dans le mobile banking.
Pour s’imposer notamment face à la forte domination du M-Pesa de Safaricom, filiale du groupe britannique Vodafone, la solution des banques propose à ses utilisateurs un plafond de transaction journalière plus important qu’avec le mobile money, pour des coûts beaucoup plus faibles. Par ailleurs elle permet de transférer ou recevoir gratuitement, lorsque le montant ne dépasse pas les 500 shillings.
L’association des banquiers kényans espère faire adhérer à son projet l’ensemble des 43 banques qui opèrent sur leur marché.
Tout récemment, un rapport d’Analysis Manson, une firme spécialisée dans la veille stratégique sur le secteur des télécommunications, a indiqué qu’il était important de revoir le modèle économique et de régulation des services de transactions financières offerts par les opérateurs de télécommunication.
Bob Colymore, le directeur général de Safaricom, le leader du mobile banking au Kenya et en Afrique de l’est, a récemment annoncé dans une interview à CNN, que son groupe avait renoncé à obtenir une licence de banque, mais qu’il ne craignait pas la concurrence des banques. « Nous ne sommes pas dans une conquête de parts de marché, nous apportons des solutions concrètes. De ce point de vue notre modèle va au-delà des solutions de gestion financières via le mobile. Nous accompagnons les Kényans dans leurs initiatives et leurs projets et dans ce cadre il y a toujours des possibilités pour l’innovation », faisait-il savoir en substance.
Pour le premier semestre de son exercices 2017 le M-Pesa a continué d’être une importante source de revenus, avec un chiffre d’affaires secteur de 30 milliards de shillings (291,4 millions $). L’opérateur revendique aussi une base clientèle qui atteint 17,6 millions d’utilisateurs actifs sur une période de 30 jours, en hausse comparé au premier semestre 2016 (15,7 millions).
Idriss Linge
source : http://www.agenceecofin.com/banque/2203-45899-les-banques-kenyanes-portent-loffensive-contre-la-domination-des-telecoms-sur-le-mobile-banking