(Agence Ecofin) – L’ancienne vice-présidente du Zimbabwe Joice Mujuru, qui a été accusée de comploter pour renverser le président Robert Mugabe et évincée du parti au pouvoir, a annoncé le 17 février le lancement de son propre parti politique.
Grâce à cette formation baptisé «We Are People First» (Nous sommes le Peuple d’abord), Mme Mujuru, 60 ans, espère croiser le fer avec la Zanu-PF, le parti au pouvoir duquel elle a été exclue en avril 2015.
Un temps pressentie pour succéder à Robert Mugabe, Joice Mujuru avait été écartée en décembre 2014 du gouvernement, tout comme huit ministres proches d’elle. Robert Mugabe l’a remplacée à la vice-présidence par le ministre de la Justice Emmerson Mnangagwa, un dur du régime. Auparavant, Mme Mujuru a occupé des postes ministériels dans tous les gouvernements depuis l’indépendance en 1980.
Au sein de la Zanu-PF, cette veuve de Solomon Mujuru, premier chef noir de l’armée zimbabwéenne, était considéré par les observateurs extérieurs comme un élément plus tempéré et plus réaliste, ce qui lui a valu les foudres des membres de l’aile dure du parti au pouvoir.
En novembre 2015, la première dame, Grace Mugabe, est allé jusqu’à l’accuser de corruption et de trahison. Lors du dernier congrès du parti, Robert Mugabe avait lui-même accusé sa vice-présidente de «comploter pour le renverser» et de «travailler avec le principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ainsi que son allié, les Etats-Unis».
Robert Mugabe règne sans partage sur le Zimbabwe depuis l’indépendance du pays en 1980, après avoir réussi à museler l’opposition. L’autocrate âgé de 92 ans a été déjà été désigné candidat de la Zanu-PF pour la présidentielle de 2018.
source : http://www.agenceecofin.com/politique/1802-35988-zimbabwe-la-nouvelle-bete-noie-du-regime-joice-mujuru-lance-son-parti